
roses de juin, vous les plus belles,
avec vos coeurs de soleil transpercés.
Roses violentes et tranquilles, et tel
qu’un vol d’oiseaux léger d’oiseaux sur les branches posés.
Roses de juin et de juillet, droites et neuves,
bouches, baisers qui tout à coup s’émeuvent
ou s’apaisent au va-et-vient du vent,
caresse d’ombre et d’or, sur le jardin mouvant.
Roses d’ardeur muette et de volonté douce,
rose de volupté en vos gaines de mousse,
vous qui passez les jours du plein été
à vous aimer, dans la clarté.
Roses vives, fraîches, magnifiques, toutes nos roses
oh! que pareils à vous nos multiples désirs,
dans la chère fatigue ou le tremblant plaisir
s’entr’aiment, s’exaltent et se reposent.!
Emile verhaeren)
