La tourterelle.
Amymone en ses bras a pris la tourterelle,
et, la serrant toujours plus doucement contre elle,
se plaît à voir l’oiseau docile à son désir,
entre ses jeunes seins roucouler de plaisir.
Même elle veut encore que son bec moins farouche
cueille les grains posés sur le bord de la bouche,
puis inclinant la joue au plumage neigeux,
et toujours plus câline et plus tendre en ses jeux,
elle caresse au long des plumes son visage,
et sourit en frôlant son épaule au passage,
de sentir rougissant chaque fois d’y penser,
son épaule plus douce encore à caresser.
(Albert Samain)