poésie pour une fleur.
La messagère (Albert Lozeau)
La fleur exquise messagère,
en son petit coeur rose ou bleu
qu’embaume une senteur légère,
enferme l’infini d’un voeu.
Frissonnante dans sa corolle,
la fleur, ce vivant billet doux,
exhale en parfum la parole
dite, en tremblant, du fond de nous…
Parfois sous le poids chaud d’une âme,
meurtrie, elle se penche et meurt…
IL faut être poète ou femme
pour ne pas accabler la fleur.
Seule une phrase délicate
brûle en elle comme un encens;
mais son âme fragile éclate,
sous le fardeau des mots pesants.
Pour épargner sa grâce fine,
confions-lui le rêve aimé
dont l’émoi subtil se devine,
en un soupir, sans l’exprimer.
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